Afin de célébrer les 20 ans de la LPO PACA, nous avons fait le choix de vous dévoiler, tout au long de cette année 2018, un bilan sous forme de chiffres clés illustrant concrètement nos engagements pour la protection de la biodiversité. Aujourd'hui ce sont les Refuges LPO qui sont à l'honneur avec les témoignages de Jean Tonelli, Claude et Paule Visse propriétaires de Refuges LPO.
Le réseau des Refuges LPO est le premier réseau de jardins écologiques en France. Ce programme a été initié dès la création de la LPO en 1912. Il compte aujourd’hui 21 000 refuges à travers la France et près de 1800 en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’objectif des Refuges LPO est de créer des milieux favorables à la reproduction et à l’alimentation d’une multitudes d’espèces animales et végétales pour favoriser la biodiversité de proximité. À l’échelle régionale, ce programme permet de créer un réseau de zones sanctuaires pour la biodiversité.
1998 : 51 Refuges • 2018 : 1789 Refuges
Quelques dates clés
- 1972 : Création du premier refuge LPO en Provence Alpe Côte à Nice.
- 2001 : 100 refuges LPO en PACA.
- 2008 : L’école maternelle Louis Pergaud de Vitrolles devient la première école à être labellisée « Refuge LPO » en PACA.
- 2004 : Premier refuge de personne morale « collectivité » jardin du Grenouillet à Cavaillon.
- 2010 : 1000 refuges LPO en PACA.
- 2015 : 2000 hectares de Refuges LPO.
Témoignages
Jean Tonelli
Propriétaire d’un Refuge LPO
Votre refuge a été créé en 1991, comment avez-vous eu connaissance du programme Refuge LPO ?
Je suis intéressé par la protection de la nature depuis longtemps. Il me semble que je devais lire des revues spécialisées qui m’ont informé sur le travail de la LPO PACA. De plus, des chasseurs venaient sur mon terrain et c’est l’une des principales raisons qui m’ont poussé à transformer mon terrain en Refuge LPO.
A quoi ressemble votre Refuge ?
C’est un terrain de quatre hectares et demi qui comprend huit cent oliviers et un grand verger de figuiers, d’agrumes, etc.
Quels aménagements avez-vous apporté à votre jardin pour y favoriser la biodiversité ?
J’y ai installé des nichoirs pour les oiseaux des jardins, des nichoirs à chauve-souris, des murs en pierres sèches pour les reptiles et les insectes. De plus, je n’abats pas mes arbres lorsqu’ils meurent, ainsi les oiseaux peuvent y nicher. Je laisse aussi des zones d’herbes hautes.
Quelles espèces arrivez-vous à voir ?
J’observe beaucoup d’oiseaux : mésanges, pigeons, pies, sitelles, rossignols, rougesgorges, coucous. Je vois aussi parfois des rapaces. Des chevêches nichent dans mes arbres et j’aperçois des Grands-ducs d'Europe quelquefois.
Avez-vous pu observer des changements lors des 27 ans d’existence de votre Refuge ?
Je remarque que les amandiers fleurissent de plus en plus tôt. J’ai également l’impression que les populations d’oiseaux sont de plus en plus réduites.
Est-ce que des personnes de votre entourage ont également créé des Refuges ?
Ma résidence principale est dotée d’un balcon qui est également un Refuge LPO. Certains de mes amis ont également fait cette démarche.
Par ailleurs, sur le portail de mon terrain il y est inscrit qu’ici on protège la biodiversité !
Selon vous, à quoi ressemblera le programme Refuge LPO dans 20 ans ?
Chacun d’entre nous est de plus en plus sensibilisé à la protection de l’environnement. Je pense que le mouvement va s’amplifier quand les gens se rendront compte que ces refuges sont également bénéfiques à la santé humaine. En effet, des zones sans pesticides et sans chasse ne peuvent être que des havres de paix pour les animaux comme pour les hommes.
Claude et Paule Visse
Propriétaires d’un Refuge LPO
Votre refuge a été créé en 1977, comment avez-vous connu le programme Refuge ? Quel a été votre motivation pour créer ce Refuge ?
Nous avons toujours été intéressés par la nature, nous observons les oiseaux depuis toujours. Nous avons été abonnés à l’oiseau magazine et c’est là que nous avons entendu parler du programme Refuge LPO.
L’une de nos motivations était d’empêcher les chasseurs de venir sur notre terrain.
A quoi ressemble votre Refuge ?
Initialement nous avons acheté un terrain de 3000m² en dehors du village de Tallard. Au fur et à mesure nous avons été capables de l’agrandir et de nos jours il fait 4000 m².
C’est un espace boisé où nous avons planté de très nombreuses variétés d’arbres : bouleau, pin noir d’Autriche, érables, noyers, etc.
Quels aménagements avez-vous apportés à votre jardin pour favoriser la biodiversité ?
Nous avons creusé un petit bassin qui est fréquenté par des grenouilles et autres batraciens. Nous avons également des bambous dans lesquels il nous arrive d’observer des couleuvres.
Quelles espèces arrivez-vous à observer et avez-vous constaté un changement avec les années ?
Au total nous avons observé plus d’une quarantaine d’espèces. Parmi les oiseaux nous avons vu des mésanges, fauvettes, pouillots, bruants, rougequeues, Pic épeiche, Pic vert, Pic épeichette, Huppe fasciée, torcols, loriots. Nous avons aussi eu l’occasion de voir des rapaces dont des Chouettes hulottes et des Petits-ducs scops. Nous avons installé un nichoir sous la toiture pour les Petits-ducs scops qui nichent maintenant tous les ans.
Nous observons également souvent des couleuvres, des Lézards verts, des Écureuils roux (qui mangent toutes nos noix !).
Est-ce que d’autres personnes de votre entourage ont créé un Refuge ?
Nous connaissons beaucoup de personnes qui sont très impliquées dans la protection de l’environnement. Ainsi, beaucoup de nos connaissances ont des Refuges chez eux.
Selon vous, comment est-ce que le programme Refuge va évoluer dans les 20 prochaines années ?
Nous avons quelque peu l’impression que les mentalités se ferment vis-à-vis de la protection de la biodiversité. L’humain construit partout sans penser à laisser des espaces vierges où les espèces peuvent vivre sans être dérangées.
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