La Ligue pour la Protection des Oiseaux de la région PACA, relayée par son avocat, a obtenu une ordonnance du 11/01/16 du Juge des référés du Tribunal Administratif de Toulon qui suspend l'exécution de l'arrêté du Préfet du Var du 17/11/15 autorisant la destruction de 90 Grands cormorans sur la période 2015-2016 dans le département.
Dans ses conclusions, le juge a souligné que le Préfet dans son arrêté n’avait pas prouvé l'existence d'une atteinte à la ressource piscicole varoise, le Préfet se bornant "à des considérations d'ordre général sur la prédation du grand cormoran au niveau national", et qu’il n’a pas recherché préalablement d'autres solutions satisfaisantes de nature à atteindre l'objectif de prévention du risque présenté par la prédation des cormorans pour les populations de poissons et s’est contenté de soutenir que toutes les solutions existantes sont inefficaces.
C’est une belle victoire pour les défenseurs de la nature et de l’environnement, qui nous l’espérons fera jurisprudence, car elle dénonce l’image de la façon dont on gère en France la gestion de la biodiversité, sous la seule influence des groupes de pression.
Le Grand Cormoran est un splendide oiseau, parmi les plus grands vivant dans notre région en permanence : il peut atteindre 1 m de haut pour 2 mètres d’envergure. Vous l’avez sans doute déjà vu, posé sur un rocher, étendant ses longues ailes vers le soleil. De loin il peut sembler triste, brun avec le dessous du cou plus clair, blanc à jaune. De près il est magnifique, son dos présentant des écailles brunes mordorées, brillantes (cf. photos jointes).
C’est un oiseau qui vit sur les plans d’eau douce ou marine, qui se pose sur des branches ou rochers hors d’atteinte mais bien visibles, facile à admirer avec des enfants.
Mais cet oiseau a un gros défaut pour certains, il se nourrit de poissons : les pêcheurs, comme les chasseurs, tolèrent mal la concurrence sur leur territoire. C’est pourquoi il est chassé pratiquement dans toute la France au moyen d’arrêtés préfectoraux s’appuyant uniquement sur les dires des pêcheurs. On parle de régulation, de prélèvements, pour qualifier ce qui n’est que massacre d’oiseaux, tués ensuite légalement (ils ont un « agrément » administratif) par des chasseurs-pêcheurs qui joignent l’utile à l’agréable.
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