Ce samedi 02 mars 2019, Patrick Bayle, Responsable de la division Biodiversité à la ville de Marseille est venu à la médiathèque la Passerelle de Vitrolles (13) pour nous présenter sa conférence intitulée « La situation actuelle des mammifères semi-aquatiques dans les Bouches-du-Rhône ».
Patrick est en outre zoologiste et est spécialisé dans la reconnaissance des ossements de micromammifères.
Le département des Bouches-du-Rhône compte aujourd’hui 47 espèces de mammifères sauvages non volants et parmi eux, six espèces sont inféodées aux milieux aquatiques. Si dans ces six espèces, 4 sont autochtones de la France et de l’Europe, deux autres, originaires des Amériques ont été volontairement introduites en Europe, notamment pour l’attrait de leur fourrure (ragondin et rat musqué).
Ce département, grâce à la Camargue ainsi qu’à l’étang de Berre, est recouvert par des zones humides de surface à environ 12% de sa superficie et en fait un territoire de prédilection pour les mammifères semi-aquatiques. Des espèces emblématiques comme la Loutre et le Castor y ont élu domicile mais sont rarement aperçues de par leur meurs nocturnes. Ces deux espèces au bord de l’extinction en France durant le 20e siècle, sont aujourd’hui en train de recoloniser leur ancien territoire (Rhône et affluent pour la région PACA) et leur population se voient à la hausse. Désormais elles ne sont plus menacées mais leurs populations restent tout de même à surveiller.
D’autres espèces, par opposition, sont en déclin dans le département et dans toute la France malgré leur statut de protection. Il s’agit de la Crossope de Miller et du Campagnol amphibie, deux espèces d’intérêt patrimonial pour la France. Ces deux mammifères subissent depuis plusieurs décennies la perte et la modification de leurs habitats naturels notamment à cause de l’intensification des pratiques agricoles et de l’urbanisation des sols.
De par cette situation, Patrick Bayle a insisté sur le fait que la protection juridique des espèces et une chose primordiale pour leur sauvegarde mais nous devons aussi passer par la protection de leur habitat naturel nous voulons pérenniser leurs populations. Hors aujourd’hui, certaines zones humides continuent de disparaitre malgré leur rôle de réservoir de biodiversité !
A la fin de son intervention, le conférencier a su susciter de nombreuses questions de la part du public, preuve que nos mammifères sauvages ne nous laissent pas indifférents.
Merci à lui pour sa conférence et sa grande maîtrise du sujet.