Pour la sixième année consécutive, nous retrouvons les milieux remarquables de la base aéronavale de Hyères, pour un recensement des oiseaux d’eau.
Au cours de cette matinée d’inventaires, une nouvelle fois sous un soleil radieux, un chiffre remarquable de 59 espèces a pu être obtenu, sur les divers marais et plans d’eau pour un total de 754 oiseaux. Les chiffres de cette année sont une nouvelle fois remarquables par rapport à l’année écoulée (59 espèces pour 568 oiseaux en 2024) avec une diversité stable et une hausse des oiseaux comptabilisés. Chez les anatidés, la Sarcelle d’hiver (101) est l’espèce la plus représentée, viennent ensuite le Canard chipeau (26), le Canard colvert (14), le Canard souchet (12), le Tadorne de Belon (3) et le Canard siffleur (2). On notera les observations de quelques rapaces comme le Busard des roseaux (5), la Buse variable (2) ou le Faucon crécerelle (2).
Des petits groupes de Courlis cendré (14) et de Vanneaux huppés (25) ont également été observés sur les prairies de l’aéroport. Quelques passereaux ont pu être détectés en nombre comme le Pipit farlouse (63), l’Alouette des champs (17), le Bruant des roseaux (10), le Tarier pâtre (8), le Bruant proyer (7) ou le Serin cini (4), alors que les autres espèces ont été dénombrées bien souvent à l’unité comme la Fauvette pitchou, espèce classée « Vulnérable » en région PACA et inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux. Le Marais de l’Esparre, est toujours un lieu riche, puisqu’à lui seul, il regroupait 35 espèces comme la Foulque macroule (20), le Grèbe castagneux (14), le Flamant rose (5), l’Ibis falcinelle (2) le Héron garde-bœufs (250) et la majorité des anatidés.
Comme depuis 2023, le petit groupe hivernant de Pipit de Richard (4 en décembre 2023 et 2024) a pu être observé sur les prairies de la base aéronavale durant cette journée, et compte désormais 7 oiseaux ! Cette espèce rare en France, est présente chaque hiver sur la ban (depuis 2012), mais c’est la seconde fois qu’un tel effectif y est observé (8 le 17/01/2022).
Rappelons que la base aéronavale par sa présence et son périmètre de protection, regroupe encore aujourd’hui de nombreux milieux naturels remarquables, qui autrefois étaient très communs sur la commune d’Hyères, mais qui au fil du temps ont disparu avec l’urbanisation, le drainage et le développement touristique. Actuellement, 205 espèces d’oiseaux et 17 de mammifères ont pu y être recensées par les salariés ou les bénévoles de la LPO PACA, dont certaines emblématiques ou rares.
Nous tenons à remercier le capitaine de vaisseau Paul ZANASSI, commandant de la ban d’Hyères, ainsi que le commandant en second Jean-François MOREL pour leur accueil et les conversations de qualité quant à nos futures collaborations. Nos remerciements vont aussi à Daniel HUE, Gérald MACHOUKOW et Nicolas BASTIDE pour leur disponibilité durant cette matinée.
Zoom sur le Pipit de Richard – Anthus richardi :
Un peu plus grand que le Pipit rousseline, il se différencie notamment par son ongle postérieur très long. Nicheur dans les steppes d’Asie centrale, le Pipit de Richard passe normalement l’hiver en Asie du Sud-Est. En raison d’observations de plus en plus fréquentes en Europe occidentale, il a fait l’objet d’une récente étude menée par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux. Celle-ci a confirmé par le balisage, le statut de migrateur régulier de l’espèce en Europe et montre que les individus hivernants dans le sud de la France se reproduisent à la bordure occidentale de leur aire de distribution. Ils empruntent ensuite un trajet d’environ 7000 km dans une direction opposée à celle des quartiers d’hivernages ancestraux, afin de regagner le sud de la France.