Un groupe d’une vingtaine de scientifiques de plusieurs laboratoires de recherche français (INRA, IRSTEA, CNRS, Université Grenoble-Alpes, Université Aix-Marseille), de gestionnaires forestiers et de gestionnaires d’espaces naturels (ONF, réserves naturelles, Natura 2000, PNR…) s’est réuni le 15 juin 2018, à l’invitation du président du PETR du Grand Briançonnais, pour dialoguer sur les recherches à développer pour les forêts de montagne face au changement climatique.
A l’issue de cette discussion, ils constatent que ce changement climatique se manifeste dans le Briançonnais encore plus qu’ailleurs par une augmentation rapide de la température. Ils rapprochent ce réchauffement d’observations publiées ou empiriques, notamment le fait que les plantes et animaux migrent en altitude, voient leurs rythmes de vie modifiés et leurs périodes d’activités allongées. Ils observent que, à la limite inférieure de leur distribution altitudinale, le sapin et le pin sylvestre montrent déjà des signes de dépérissement allant jusqu’à la mort des arbres, alors que le mélèze voit sa croissance en diamètre fortement diminuée. Ils notent également que le gui envahit les forêts, que la processionnaire du pin remonte les vallées et que des maladies atteignent les arbres. Ils rappellent que les forêts de montagne sont des milieux fragiles jouant un rôle économique, patrimonial, culturel et social fondamental. Ils insistent sur le fait qu’il est indispensable et urgent de développer des études intensives sur l’impact du changement climatique sur les forêts de montagne, et de séparer l’effet de ces changements de ceux des changements d’usage. Ces études sont nécessaires pour élaborer des stratégies de gestion destinées à limiter, atténuer ou compenser les effets défavorables du changement climatique. Ils appellent les pouvoirs publics et les porteurs d’enjeu à mesurer la portée du phénomène et à soutenir les travaux de recherche sur les forêts de montagne et leur gestion.