Ce vendredi 7 août 2015, fut une très belle journée pour l’ornithologie varoise puisque une nouvelle espèce pour l’avifaune du Var a été découverte par des ornithologues de la LPO PACA sur les salins d’Hyères. Un Gravelot de Leschenault espèce migratrice rarissime en France et en Europe, a fait halte pendant deux jours sur ce lieu protégé, fournissant ainsi la huitième observation pour l’hexagone !
Qui est-il ?
Le Gravelot de Leschenault est un petit limicole de la famille des charadriidés qui regroupe 41 autres espèces mais également des pluviers et des vanneaux. Ce gravelot doit son nom au botaniste et ornithologue Jean-Baptiste Leschenault de La Tour (1773-1826) qui ramena en 1807 après plusieurs années d’expéditions, en Australie et sur l’île de Java, quelques exemplaires empaillés de cette espèce.
Il se distingue des autres espèces de gravelots par sa taille importante, ses longues pattes de couleur gris vert et son bec proéminent rappelant un petit pluvier. En automne, il dispose d’un plumage terne brun gris dessus et blanc sur le dessous lui permettant de se camoufler parfaitement dans les milieux pierreux ou vaseux. En plumage nuptial, il arbore une magnifique bande pectorale rousse très prononcée, ainsi qu’un masque noir et un front blanc. Bien loin de ses terres d’origine, c’est un nicheur rare dans le centre de la Turquie mais son aire principale de répartition se situe de la mer Caspienne au désert de Gobi englobant des pays tels que l’Arménie, l’Afghanistan, le Kazakhstan, la Mongolie ou l’Ouest de la Chine ! En période de reproduction, il faut imaginer que le Gravelot de Leschenault fréquente des zones très inhospitalières telles que les plaines désertiques, les steppes arides dans lesquelles il construira son nid, une simple dépression creusée dans le sol. 24 jours sont nécessaires aux trois œufs pour éclore, puis une trentaine de jours pour que les jeunes deviennent indépendants. Son régime alimentaire est constitué de mollusques, de crustacés, de vers ou d’insectes. La migration vers ses quartiers d’hivernage, situés dans le sud-ouest de l’Océan Pacifique (jusqu’à l’Australie) et le long des côtes de l’Océan Indien, débute dès la fin du mois de juillet. Alors qu’il fréquentait des zones désertiques quelques semaines auparavant, on va alors le rencontrer le long des zones côtières, des estuaires, sur les vasières ou les bancs de sable découverts par les marées. Cette observation est donc exceptionnelle tant par sa localisation géographique que par la rareté de l’espèce en Europe.
Pour voir les migrateurs...
Les salins d’Hyères, sont une importante zone de halte migratoire pour les petits échassiers en provenance de la Scandinavie, traversant la Mer Baltique puis l’Europe centrale. Bécasseaux, Gravelots, Chevaliers et autres Pluviers y trouvent des zones d’alimentation et de quiétude vitales dans leur progression vers l’Afrique. Pour ce faire, une gestion millimétrée des niveaux d’eau est réalisée par l’équipe de gestion de Toulon Provence Méditerranée avec les conseils techniques de la Ligue de Protection des Oiseaux délégation Paca.