A l’Est de Digne, par la N202, entre Barrême et St André-les-Alpes, remonter la vallée de Clumanc par la D19, direction Tartonne. A l’entrée de ce village, tourner à gauche, la D19 se termine au hameau les Blancs (altitude 1010 m).
Le stationnement n’est certes pas évident mais il y a tout de même de la place sans gêner les résidents.
Une ombre glisse sur la crête, le grand rapace se découpe sur le bleu du ciel et ce laisse propulser en altitude, dans les ascendances thermiques, en une série d’orbes gracieuses.
L’aigle royal est ici sur son territoire.
La partie sommitale de cette puissante barre rocheuse, la Montagne de Coupe, est une pelouse sèche calcicole, d’influences oroméditerranéennes, riche sur le plan floristique (œillet, petite gentiane vivace, globulaire,…). D’importantes colonies d’ancolies de Bertoloni sont visibles dans les rochers ainsi que le géranium argenté. . Mais c’est aussi l’une des stations de la rare vipère d’Orsini. On peut également y observer une harde de mouflons.
Emprunter la piste domaniale du Carton (carrossable), balisée jaune et rouge (GTPA). Quelques lacets et on passe devant un captage d’eau (réservoir sur la carte). La piste est ensuite à plat. Plus loin, laisser de côté le sentier d’accès au refuge des maquisards (panneau) et c’est alors au prochain carrefour qu’il faut prendre à gauche. Un poteau indicateur est marqué « Pas de la Faille 2h ». Un large chemin descend dans un vallon verdoyant où une passerelle en bois permet le franchissement du Riou de Bec. Ensuite, un sentier s’élève dans une magnifique chênaie où, le matin à la fraîche, une lumière douce filtre dans le feuillage. Etabli sur les pentes raides de ce versant oriental, le chevreuil se déplace, cherchant les endroits tranquilles et ensoleillés.
A l’approche de la crête, un nouveau carrefour : tout droit, c’est l’accès au Couard qui nous fait face et à gauche, on poursuit notre objectif. Le sentier est régulier, avec un agréable passage en sous-bois où flotte le trille gracieux de mille gosiers d’oiseaux.
Nous voilà enfin au Pas de la Faille (Faye sur la carte), altitude 1702 mètres. Ce petit col permet d’atteindre la crête de la Barre des Dourbes, l’un des plus fabuleux panoramas de la région. C’est désormais sur cette crête qu’il faut progresser, direction Pas de Tartonne et Pas de Labaud.
C’est en marchant au plus près du bord (prudence tout de même) que l’on va pouvoir apprécier toute la dimension vertigineuse de cette imposante falaise calcaire. On pourra alors apprécier l’aisance du vol d’un Faucon crécerelle, la maîtrise de l’air d’un circaète jean-le-blanc. Ici, par un ciel clair, la vue s’étend au nord jusqu’au massif des écrins, à l’ouest sur le Mont Ventoux, la montagne de Lure et plus au sud jusqu’à la Sainte Victoire ; derrière nous, le val de Clumanc et le Cheval Blanc.
A mi-chemin, on découvre une curiosité géologique : le Trou Saint-Martin (4x5m environ). Il doit son nom à un phénomène visible le 11 novembre (à la St Martin) où le soleil matinal pénètre par cette fenêtre naturelle.
Ensuite, on atteint le Pas de Tartonne (1658 m). Encore un petit col (Clouet de la cabane sur la carte) et c’est enfin le Pas de Labaud (1622 m). S’engager alors sur un sentier qui descend à gauche, direction Sauzeries puis au 3e lacets, bifurquer encore à gauche, direction les Blancs – D19.
Le sentier, étroit, dévale le versant est de la montagne de Coupe, en de nombreux lacets. Une fois que l’on a atteint le fond du vallon ombragé, emprunter une piste forestière à gauche puis, plus loin, franchir le torrent sur une passerelle (à droite du gué). Une petite libellule : le Caloptéryx vierge (c.v. meridionalis) au corps vert métallique, aux ailes colorées d’un bleu-vert éclatant vole le long du cours d’eau et se perche sur les herbes des rives.
Prendre alors deux fois à droite pour monter en rive gauche du vallon. Le sentier, d’où l’on aperçoit un petit étang, conduit au hameau les Blancs en quelques minutes (quelques balisages jaunes).