Ouvrez l’œil : il arrive souvent que la faune aquatique doive traverser une route pour atteindre son site de reproduction. Comme chaque année, crapauds, grenouilles, tritons et salamandres se préparent à quitter les forêts où ils ont passé l’hiver à l’abri du froid, terrés au fond d’un trou ou d’une mare. Durant les mois de février et mars, quelques millions d’amphibiens vont tenter de rejoindre les zones humides qui les ont vus naître pour s’y reproduire à leur tour : c’est la période de migration.
Une route semée d’embûches
C’est une étape essentielle pour assurer la prochaine génération de ces espèces, pourtant la migration devient meurtrière pour les amphibiens quand ils croisent nos routes inadaptées à leur passage. Nombre d’entre eux périssent sous les roues des voitures en tentant de traverser les voies de circulation pour rejoindre les mares et les étangs…
En l’absence de mesure pour les protéger, le déclin de ces petits organismes aquatiques pourrait provoquer un fort déséquilibre au sein des écosystèmes qu’ils occupent. En effet, les amphibiens jouent un rôle central dans la chaîne alimentaire, car ils sont à la fois proie et prédateur. Les adultes mangent des petits invertébrés (moustiques, limaces, vers, fourmis…) et entrent à leur tour dans le régime alimentaire de divers prédateurs tels que les hérons cendrés, couleuvres à collier, renards roux… Les têtards quant à eux se nourrissent d'algues durant toute leur croissance et sont chassés par de nombreux animaux aquatiques (larves de libellules, dytiques, punaises, poissons).
Des opérations de sauvetage en Provence-Alpes-Côte d'Azur
En attendant de trouver des solutions pérennes pour sécuriser la traversée des animaux, des mesures existent pour réduire la mortalité lors des flux migratoires. Un exemple se déroule sur le site de Pelleautier qui a été identifié comme présentant un problème important d’écrasement d’amphibiens en période de reproduction. Depuis plusieurs années, la deuxième quinzaine de mars voit la population de Crapauds communs traverser la départementale 19 pour rejoindre le lac où ils sont nés. Le groupe local Pays Gapençais a initié sur ce site un chantier de sauvetage. Contactez le groupe local de bénévoles du Pays Gapençais pour en savoir plus et apporter votre aide lors de ces opérations de sauvetage. Rapprochez-vous du groupe de bénévoles proche de chez vous afin de connaître les initiatives locales.
Nous vous invitons donc à reporter vos observations de mortalité routière via l’application NaturaList (*) ou sur le site Faune-PACA !
Source : https://www.lpo.fr/actualites/la-migration-des-amphibiens-commence-bientot-dp1