Cet été, un couple de Gravelots à collier interrompu s'est installé à la pointe extrême de Carro, dans un trou rocheux, sur la commune de Martigues en bord de mer. Ce lieu très fréquenté en haute saison faisait courir un risque au succès de la reproduction de cette espèce protégée.
L'endroit est un lieu de passage des promeneurs et des pêcheurs, ce ne fut pas un choix très judicieux ! Depuis quelques mois, le confinement, dû aux mesures sanitaires, avait rendu le lieu parfaitement tranquille, retrouvant son calme naturel. Sans doute le couple pensait y passer une saison de reproduction à l'abri des prédateurs.
Informé de cette installation, Olivier Soldi, agent de l'Ofb, a contacté le groupe local LPO PACA de bénévoles Ouest Étang de Berre afin d'organiser une surveillance du nid.
L'intervention de la mairie avait permis de délimiter le périmètre de protection à l'aide de piquets en bois, de cordages et des panneaux d'information autour de cette première reproduction sur ce site, encadrée par un protocole précis sous la surveillance de Vincent Rivière, écologue.
Quelques bénévoles dévoués du groupe local, secondés par des habitants locaux, se sont mobilisés afin d'assurer à tour de rôle la surveillance de la zone durant le mois de juillet. Chaque jour, ce sont une vingtène de personnes et d'animaux domestiques qui ont été écartés de la zone. Les passants ont ainsi pu être sensibilisés à la fragilité de la faune sauvage en période de reproduction.
La surveillance a porté ses fruits, au début du mois d'août 2 poussins sont nés. Les parents ont assuré la surveillance et le nourrissage. Ils repoussaient les curieux du haut de leurs 16 cm. Ce fut l'occasion d'observations extraordinaires !
Après quelques jours de nourrissage, la famille de Gravelots à collier interrompu s'est déplacée vers la plage des Arnettes, à 1 km du nid où les ressources alimentaires semblaient mieux correspondre à leurs besoins.
La surveillance a encore pu se faire durant 15 jours. Ils ont rejoint 2 nouveaux couples de gravelots avec chacun leurs 2 poussins, certains volaient déjà. Entre temps, un poussin a disparu, victime d'un goéland peut-être ?
Le groupe de bénévoles s'était installé à 25 m des oiseaux, afin de pouvoir les observer à l'aide de jumelles et d'une longue vue sans les déranger. Beaucoup de passants, intrigués de leur présence, sont venus à leur rencontre. Ce fut l'occasion d'échanger sur la richesse de la biodiversité locale et les dangers qui la menace.
Le LPO Provence-Alpes-Côte d'Azur remercie sincèrement l'ensemble des intervenants sur le terrain, notamment les bénévoles qui ont réalisé une action extraordinaire en consacrant de leur temps pour la biodiversité.