Restez informé

Courlis cendré - David AllemandLe gouvernement propose de renouveler pour un an seulement la suspension de la chasse au Courlis cendré, à la Barge à queue noire et à la Tourterelle des bois, trois espèces en déclin. La LPO invite ses sympathisants à prendre part aux consultations publiques avant le 22 juillet.

La LPO milite depuis de nombreuses années pour une stricte protection de ces trois espèces menacées, inscrites sur la liste rouge de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN). Notre association soutient donc les propositions d’en interdire la chasse sur le territoire national tout en regrettant qu’il ne s’agisse à nouveau que de suspensions pour une durée d’un an.

 

Courlis cendré

Espèce à maturité sexuelle tardive et faible fécondité, le Courlis cendré (Numenius arquata) est un limicole très sensible à la chasse, que la France était le dernier pays d’Europe à autoriser. En raison du déclin prononcé de ses effectifs (-43% depuis 1980 en Europe), le plan d’action international pour la conservation de sa population européenne recommande depuis 2008 d’appliquer un moratoire total sur la chasse du Courlis cendré. La France a mis en place ce moratoire pendant 5 ans avant d'autoriser à nouveau la chasse des courlis sur son territoire maritime dès 2012.

En juillet 2019, le ministère a étendu l'autorisation de chasser les courlis à l'ensemble du territoire national mais en fixant, au nom de la gestion adaptative, un quota de chasse de 6000 courlis pour la saison 2019-2020, ce que la LPO a aussitôt contesté avec succès devant le Conseil d’État : l’arrêté fut suspendu le 26 août 2019 avant d’être annulé le 17 décembre 2020, confirmant que le quota aurait dû être de zéro individu chassé. Depuis, le gouvernement a décrété un moratoire suspendant la chasse du Courlis cendré pour la saison 2020-2021, reconduit en 2021-2022 et sans doute prochainement pour 2022-2023 avec le projet d'arrêté soumis à consultation.

Participez à la consultation publique pour suspendre la chasse du Courlis cendré

 

Barge à queue noire

En raison du déclin prononcé de la sous-espèce continentale de Barge à queue noire (Limosa limosa limosa), l’ensemble des pays de la voie de migration s’est engagé dès 2008 dans le plan international d’action de l'AEWA, reconduit en décembre 2018 pour une période de 10 ans, soit jusqu’en 2028, à ne plus ni chasser la sous-espèce continentale, ni la sous-espèce islandaise (L. l.islandica). Après avoir respecté cet engagement en mettant en œuvre des moratoires de 5 ans entre 2008 et 2018, le gouvernement préfère désormais renouveler chaque année l'interdiction de chasser les barges à queue noire plutôt que d’instaurer une interdiction pérenne garantissant la protection de cette espèce menacée.

Participez à la consultation publique pour suspendre la chasse de la Barge à queue noire

 

Tourterelle des bois

La population de tourterelles des bois en Europe a diminué de près de 80 % entre 1980 et 2015. En juillet 2019, la Commission Européenne avait mis en demeure la France de suspendre la chasse de cet oiseau faute de quoi elle saisirait la Cour de justice de l’Union européenne.

Le 28 août 2020, le ministère avait pourtant autorisé un quota de chasse de 17 460 tourterelles des bois pour la saison 2020-2021. Le Conseil d’État avait suspendu l’arrêté deux semaines plus tard, le 11 septembre 2020, suite à un recours de la LPO, ce qui a permis de soustraire aux fusils plusieurs milliers d’oiseaux.

Le 3 décembre 2020, la Commission Européenne avait cette fois envoyé un avis motivé à la France pour exiger une meilleure protection des tourterelles des bois. Suite à ce dernier avertissement avant la mise en place de sanctions financières, le gouvernement français avait finalement obtempéré et suspendu pour 1 an, pendant la saison 2021-2022, la chasse à la Tourterelle des bois sur l’ensemble du territoire métropolitain par un arrêté ministériel du 19 août 2021.

L’État s’apprête donc à renouveler également cette suspension pour un an seulement, pendant la saison 2022-2023.

Participez à la consultation publique pour suspendre la chasse de la Tourterelle des bois

 

Encourageant, mais toujours insuffisant. 

Chaque année au mois de juillet, la LPO doit se mobiliser pour s'assurer que les courlis cendrés, les tourterelles des bois et les barges à queue noire ne soient pas chassés au cours de la saison suivante. Le rétablissement de ces espèces à un niveau démographique suffisant pour éventuellement envisager d'en autoriser à nouveau la chasse reste pourtant hautement improbable à court ou moyen termes, car la dégradation de leurs habitats naturels, principale cause de leur déclin, se poursuit.

Pour mettre enfin un terme à ces consternantes sagas juridiques, il suffirait à Emmanuel Macron de simplement respecter son engagement pris en 2017 en retirant les espèces d'oiseaux en mauvais état de conservation et inscrites sur la liste rouge de l'UICN, qui sont au nombre de 20, de la liste du gibier chassable en France fixée par l'arrêté ministériel du 26 juin 1987, où figurent 64 oiseaux (triste record d'Europe !). 

Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Analyse
Permet de recueillir des données sur la navigation du visiteur
Google
Accepter
Décliner
Facebook
Accepter
Décliner
Quantcast
Accepter
Décliner
Statistiques
Permet au site web d'obtenir des données sur le comportement des visiteurs à des fins statistiques.
Google Analytics
Accepter
Décliner
Autres
Quantcast
- Il spécifie un identifiant unique pour la session. Cela permet au site web d'obtenir des données sur le comportement des visiteurs à des fins statistiques.
Accepter
Décliner