Animal chassable par tir de septembre à fin février, le Blaireau européen (Meles meles) subit aussi la chasse par déterrage, et ce dès le 15 mai dans de nombreux départements sur simple décision de la préfecture. Comme 83% des Français (sondage IPSOS de 2018), les signataires de cette pétition demandent l’interdiction du déterrage des blaireaux, une pratique de chasse violente, inutile, non sélective et incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles.
Cette technique de chasse, appelée vénerie sous terre, est particulièrement choquante puisqu’elle consiste pour les chasseurs à extirper les blaireaux directement de leur terrier, après plusieurs heures passées à creuser la terre avec des pelles, des pioches et des barres à mine.
Pour arriver à leurs fins, les équipages de vénerie s’aident de petits chiens qu’ils introduisent dans les galeries, empêchant les animaux de s’enfuir. Piégés dans leur propre maison, les blaireaux sont ainsi susceptibles d’être mordus par les chiens, et les plus petits et fragiles d’entre eux peuvent mourir avant même que les chasseurs ne les atteignent. Selon la configuration du terrain (terrain pentu, sol dur, racines d’arbres, …), une séance de déterrage peut en effet durer deux heures comme elle peut durer toute une journée : le stress infligé aux blaireaux est énorme.
La vénerie sous terre a non seulement une incidence sur les blaireaux, premiers concernés, mais aussi sur d’autres espèces, parfois protégées : en effet, il est démontré que les blaireautières peuvent être utilisées par des chats forestiers, des chauve-souris, des loutres, ainsi que diverses espèces d’amphibiens et de reptiles.
Compte-tenu de la complexité du cycle de reproduction des blaireaux, il est fréquent que des blaireautins encore dépendants de leur mère soient également victimes de la vénerie sous terre. Plusieurs exemples d’orphelins recueillis par des centres de soin en plein milieu de l’été le démontrent.
Le blaireau est inscrit à l’annexe 3 de la Convention de Berne (“espèces de faune protégées”). Ratifiée par la France en 1990, cette convention interdit « l'utilisation de tous les moyens non sélectifs de capture et de mise à mort et des moyens susceptibles d'entraîner localement la disparition, ou de troubler gravement la tranquillité des populations d'une espèce ». La France ne respecte donc pas ces conditions, puisqu’il n’existe aucune estimation précise des populations de blaireaux, et que la vénerie sous terre est susceptible d’impacter d’autres espèces.
Pour répondre aux éventuels dégâts provoqués par les blaireaux sur les activités humaines (cultures agricoles, affaissements de voirie, etc.), des solutions alternatives à la destruction sont depuis longtemps utilisées dans les départements qui ne pratiquent pas le déterrage, comme par exemple le Bas-Rhin, où le blaireau n’est plus inquiété depuis 18 ans.
Dans la majorité des pays voisins de la France (Belgique, Irlande, Pays-Bas, Danemark, Portugal, Espagne, Italie, …), le déterrage est interdit et le blaireau est un animal protégé. Pour l’interdiction du déterrage des blaireaux en France, signez la pétition !
Attention: la plateforme e-pétition (du sénat) demande une authentification via France Connect pour signer (et certifier qu'il n'y a qu'une seule personne par signature); pensez donc à vous munir soit de votre numéro fiscal, soit de vos accès à votre compte ameli ou msa, soit de votre identité numérique, soit de votre numéro de téléphone (pour ceux qui sont chez orange).