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Sittelle torchepot © Alain Boullah Comment venir en aide aux oiseaux en hiver et quelle nourriture apporter ?

Sittelle torchepot (Sitta europaea) à la mangeoire © Alain Boullah

 

En hiver, la nourriture se fait plus rare. Les insectes sont absents et il reste peu de baies et de fruits disponibles dans la nature. Alors que les températures sont plus froides, les oiseaux doivent compenser d’importantes pertes énergétiques à une saison où l’accès à la nourriture est difficile. Les épisodes de gel prolongé et un couvert neigeux peuvent mettre certaines espèces en péril.

Vous pouvez apporter de la nourriture en hiver aux oiseaux qui sera une aide substantielle, mais cette pratique nécessite de respecter certaines règles.

Pourquoi un nourrissage hivernal ?

En hiver, un oiseau consacre l’essentiel de son temps à chercher à manger. Si chaque espèce a la capacité de trouver elle-même sa nourriture dans la nature, un poste de nourrissage aidera bon nombre d’oiseaux des jardins à passer l’hiver.

Ainsi, la LPO conseille d’apporter un complément de nourriture aux oiseaux de mi-novembre à fin mars au plus tard, lorsque les températures sont au plus bas. Au-delà, c’est contre bénéfique. En effet, la plupart des espèces changent de régime alimentaire au printemps et deviennent insectivores comme les mésanges par exemple.

De plus, gardez en tête que pendant la saison de nidification (de mars à août), les adultes n’apportent pas de graines aux oisillons au nid mais seulement des protéines animales comme des chenilles, larves capturées sur les feuilles d’arbres ou des insectes volants capturés en vol. Les mangeoires n’aident donc pas les jeunes oiseaux.

Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) © Alain Boullah
Chardonnerets élégants (Carduelis carduelis) © Alain Boullah

Quelle nourriture donner aux oiseaux ?

De manière générale, abstenez-vous de « cuisiner » pour les oiseaux. Les restes de repas ne sont pas adaptés à leur alimentation, car trop salés, trop sucrés ou tout simplement pas adaptés à leur système digestif. Le pain, les biscuits, les gâteaux… doivent être proscrits.

La meilleure nourriture consiste en graines de tournesol noires, non grillées, non salées, issues de l’agriculture biologique, d’arachides en coque ou de cacahuètes fraîches non grillées, non salées, de maïs concassé et de pain de graisse ne contenant pas d’huile de palme.

Ce que je peux donner Ce que je ne dois pas donner
Cacahuètes fraîches non grillées et non salées Pâtes, riz, blé (crus ou cuits)
Graines de tournesol, de préférence noires Toutes les graines salées
Maïs concassé Pain, biscotte, biscuit et gâteau
Graines de millet Salades, carottes
Fruits de saison (poire, pomme) Lentilles (crues et cuites)
Mélanges de graines adaptés Pois (crus et cuits)
Noisettes fraîches Pomme de terre cuite
Noix fraîches Fromage
Boules de graisse sans huile de palme Lard salé, gras de viande
Flocons d'avoine, sans sucre et sans sel Insectes

Quelles mangeoires utiliser ?

Privilégiez les distributeurs automatiques de graines (type silos) qui permettent de garder au sec les graines. Vous pouvez utiliser une mangeoire de type « table de nourrissage » mais en choisissant un modèle avec toiture pour que la nourriture soit protégée de la pluie.

En aucun cas la nourriture doit être disposée à même le sol, source de dégradation rapide des denrées et qui favorise la propagation des maladies aviaires par les souillures des oiseaux (fientes).

Les pains de graisse peuvent être suspendus à des branches. N’oubliez pas un point d’eau dont les oiseaux ont besoin été comme hiver pour s’hydrater et nettoyer leurs plumes.

L’idéal est de disposer deux mangeoires, à deux endroits espacés, pour limiter les risques de compétition sur un même poste de nourrissage.

Verdier d'Europe (Chloris chloris) à la mangeoire © Joël Huet

Verdier d'Europe (Chloris chloris) à la mangeoire © Joël Huet

Où placer la mangeoire ?

Disposez votre mangeoire dans un endroit dégagé et central du jardin afin que les oiseaux puissent voir venir de loin les dangers (prédateurs, chats…). Il vaut mieux éviter la proximité d’un buisson où les prédateurs pourraient se cacher à l’affût (épervier d’Europe) ou encore la proximité d’une fenêtre (baie vitrée) trop proche qui augmenterait les risques de collision.

L’observation des oiseaux à la mangeoire est un moment poétique, ludique qui nous apporte du bien-être et une meilleure connaissance des espèces d’oiseaux qui fréquentent nos jardins : les quelques règles et bonnes pratiques exposées ici permettront de beaux instants dans le respect du peuple des airs.

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