Dans le cadre de la 4ème édition du concours français de la Photo d'oiseau de l'année, la LPO et Camera Natura ont le plaisir de vous présenter la sélection des 10 meilleures photographies parmi les 625 reçues, ainsi bien sûr que la lauréate : un Chevalier guignette de Quentin David qui remporte un séjour nature en compagnie d’experts de la LPO !
A travers ce concours annuel, la LPO souhaite mettre en avant ceux qui préfèrent saisir un boitier plutôt qu’un fusil à la vue d’un animal sauvage. L’accès à du matériel moins onéreux et moins complexe d’utilisation permet aujourd'hui à de nombreux amateurs de sublimer la nature en réalisant d’excellents clichés. Il est essentiel de valoriser leur passion, tout en les accompagnant afin de limiter leur impact potentiel sur la faune et la flore.
Du 29 octobre au 3 novembre 2024, ces 10 photos sont exposées sur le site de l'Institut francophone de formation au cinéma animalier (IFFCAM) dans le cadre du 40ème Festival International du Film Ornithologique (FIFO) de Ménigoute.
Chevalier guignette Quentin David, Haute-Corse, mars 2024
La photo a été réalisée juste après le lever du soleil, ce qui a permis d’obtenir une belle lumière matinale. J'étais assis au bout d'un petit pont menant au fortin de la réserve naturelle de l'étang de Biguglia dans l’espoir qu'un martin-pêcheur se pose à proximité. Pendant cette attente, un valeureux chevalier guignette s'est posté non loin de moi, sur le côté du pont. J'ai alors pivoté lentement pour capturer une série de clichés de ce petit échassier en quête de nourriture. Cette photo montre l'oiseau, baigné dans la lumière douce du matin, fixant du regard sa prochaine proie.
Chouette chevêchette Philippe Vigneron Ain, février 2024
Après quelques jours passés dans la forêt de Champfromier à la recherche du renard, du chat forestier et autre hermine, mon ami Jean-Luc et moi décidons, faute de neige, de partir explorer plus haut la forêt de ce bout du Jura. À peine sommes-nous arrivés qu’un mouvement d’ailes accroche mon regard. Je reconnais tout de suite la chouette chevêchette. Elle se pose en haut des frondaisons juste au-dessus de ma tête. Sur la branche d’un hêtre, elle entreprend un toilettage méthodique. L’angle de vue ne la mettant pas en valeur, je m’éloigne sans quitter des yeux la petite boule de plumes. Plus d’une demi-heure d’observation émerveillée avant qu’elle ne disparaisse aussi furtivement qu’elle est venue.
Bécasseaux sanderling Noémie Denys Les sprinters. Pas-de-Calais, septembre 2023
J’ai réalisé cette photo sur une plage de la Côte d’Opale, allongée sur le sable, juste avant la marée montante. C’est le moment propice pour photographier les bécasseaux sanderling qui se rassemblent en petits groupes et se lancent dans un inlassable va-et-vient au gré des vagues, en quête de nourriture.
S’offrent alors à moi de super instants de vie sauvage, tels que l’observation de ces quatre individus qui semblent concourir pour le sprint final.
Cincle plongeur Christophe Duhterian Isère, février 2024
Dès février, un couple de cincles plongeurs à plastron roux a élu domicile sous les arches d'un pont au cœur du village de Sessenage, au bord du Furon, afin d’y accueillir la nouvelle génération. Sans relâche, les deux sportifs aquatiques récoltent mousse, branches, feuilles pour construire un nid douillet à l'abri des regards et des eaux froides du torrent. Cette image, saisie en pleine action, symbolise une lueur d'espoir dans notre monde tumultueux.
Torcol fourmilier Philippe Leloup Vendée, septembre 2023
Le Marais breton vendéen offre, par sa faible densité de population et son biotope varié, un refuge pour de nombreuses espèces d’oiseaux.
Dans la commune de Bouin, longeant une mare presque à sec, bordée d’un arbre mort se courbant sur les rares flaques d’eau restantes, mon regard a été attiré par quelques oiseaux.
Un tarier pâtre s’est posé sur une branche de l’arbre. Le temps que je saisisse mon appareil photo, le passereau s’est transformé en un torcol fourmilier.
Aigrette garzette Benoit Henrion Hérault, mai 2024
Le printemps a été pluvieux dans la Basse Vallée de l'Aude. J'avais repéré une prairie humide, partiellement inondée. De nombreux échassiers venaient y pêcher. J'ai installé ma tente affût chaque matin avant le lever du jour car une aigrette garzette venait prendre possession des lieux dès l'aube. Elle chassait tout intrus de son espèce. Ce jour-là, un fort vent soufflait dans le plumage nuptial de l'aigrette garzette. Elle arrivait vers moi avec un vent arrière. Sa démarche et son allure m'ont fait penser à une ballerine d'opéra.
Rouge-gorge Sylvain Rouvier Georges le rouge-gorge. Jura, janvier 2024
La pelouse sèche de Pimorin, à moins d'un kilomètre de chez moi est classée ZNIEF. Abritant une flore et une faune exceptionnelle (lynx boréal, serin cini, pie grièche, barbastelle, engoulevent...), elle est confrontée à un projet gigantesque de centrale solaire. Ce matin de janvier, le soleil est bas, la température oscille entre -5 et -2 degrés. Allongé, j'observe le comportement des petits oiseaux en quête de nourriture. Un rouge-gorge vient à quelques mètres de moi. La lumière est idéale, je prends mes images volontairement en sous-exposant pour ne pas brûler les blancs. Au développement, j’ai obtenu l'ambiance vécue ce jour-là.
Chevêche d’Athéna Didier Bodot Bas-Rhin, juin 2024
Depuis quelques années, nous suivons quatre couples de chevêches d’Athéna dans le pittoresque village alsacien de Hunspach, afin de montrer l’interaction entre l’animal et l’homme.
Un vieux hangar sert de refuge à un des couples. Les jeunes s’y réfugient après avoir quitté le nichoir situé dans un verger voisin. Cette année, j’ai cherché à photographier une chevêche à la fenêtre, avec un cadrage serré sur le sujet à 4 mètres de haut. Après trois matinées d’affût, j’ai obtenu l’image souhaitée.
Épervier d’Europe Amaury Archambeaud Pour certains, la mort a des yeux d’or. Morbihan, mars 2024
Un matin de mars, les lapins de garenne s'activent sur la lande bretonne d’Arson. Je suis posté à l'affût au ras du sol. Les plumes des passereaux s'échauffent et leur activité buissonne. Soudain, un rare silence presque trop parfait me questionne. Je comprends vite pourquoi. Deux yeux jaunes lancés à pleine vitesse rasent le sol. Un épervier femelle en chasse a choisi ma direction. J'en tremble mais je parviens à figer son passage éclair. Un instant suspendu qui aura fait battre mon cœur et ne se reproduira sans doute jamais.
Foulques macroule Jonathan Bressaud Lutte territoriale. Seine-et-Marne, juillet 2024
Alors que j'observe les foulques depuis la berge d’un plan d'eau du parc du Château de Fontainebleau, deux couples de foulques macroule commencent à se tourner autour puis se jettent brusquement les uns sur les autres, dans de grandes éclaboussures. Dans un beau contre-jour, je les photographie en pleine action. Cette photo est de loin la meilleure du lot. La position des deux oiseaux de droite est caractéristique : ils combattent en se renversant en arrière et en se donnant des coups de pattes. Ces combats ne sont pas réservés aux mâles lorsqu’il s’agit de défendre le territoire.