A l’occasion de la journée européenne de la mer du 20 mai, la LPO alerte sur l’impact néfaste de la pêche industrielle sur ces populations d’oiseaux et se mobilise afin de mettre en place des solutions concrètes pour y remédier.
Avec un déclin estimé à 70% depuis 1950 et 38% des 346 espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), les oiseaux marins restent plus que jamais menacés.
Chaque année, ils sont environ 200 000 à être tués accidentellement par les pêcheries européennes, en se noyant après avoir été accrochés par un hameçon ou piégés dans un filet. Cette mortalité contribue directement à l’effondrement de certaines populations et en est même la cause principale pour les espèces les plus vulnérables comme le Puffin des Baléares, en danger critique d’extinction et susceptible de disparaitre d’ici quelques décennies.
Après les Etats-Unis, la France dispose du deuxième plus vaste domaine maritime de la planète, notamment grâce à ses territoires d’Outremer. A ce titre, elle abrite sur son littoral un très grand nombre d’oiseaux marins aussi divers que le Pingouin torda, le Puffin Yelkouan ou le Fou de Bassan.
Pour une pêche responsable
Pour tenter de résoudre le problème des captures accidentelles, une étude pilote est en cours jusqu’en 2021 dans le Parc National de Port-Cros, situé en Méditerranée. Déjà impliquée dans le suivi des colonies de Puffin Yelkouan, la LPO Provence-Alpes-Côte d'Azur y participe en lien étroit avec les pêcheurs travaillant dans la zone, les Comités locaux (région PACA et département du Var) des Pêches Maritimes et des Elevages Marins, les équipes du Parc et l’Office Français pour la Biodiversité.
Les objectifs sont doubles :
- Evaluer de manière objective l’éventuel impact des engins de pêche sur les populations d’oiseaux marins,
- Documenter et valoriser les bonnes pratiques (filage de nuit, effarouchement, lestage des lignes) mises en œuvre par les pêcheurs à la palangre de Port-Cros pour limiter les captures accidentelles
Une collaboration similaire entre les professionnels de la pêche, le Muséum national d’Histoire naturelle et l’administration des Terres Australes et Antarctiques Françaises permet depuis plusieurs années une réduction considérable de la mortalité aviaire liée à la pêche dans les immenses zones économiques exclusives que contrôle la France autour des archipels des îles Kerguelen et Crozet, qui menaçait notamment les populations d’albatros et de pétrels.
En parallèle, la LPO mène des actions de plaidoyer pour encourager une gestion durable de la pêche, comme par exemple dans le cadre des négociations du prochain budget du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP). L’Union Européenne propose en effet de réintroduire des subventions menant directement à de la surpêche, dont certaines avaient été interdites en 2004 en raison de leurs impacts négatifs sur l’environnement marin. La LPO demande que ces fonds soit plutôt consacrés à promouvoir des pratiques responsable préservant la biodiversité marine, notamment via la prévention des captures accidentelles d’espèces protégées, comme prévu par la législation européenne.
Source : https://www.lpo.fr/actualites/les-oiseaux-marins-sont-parmi-les-plus-menaces-au-monde-dp1